Michel LATOUR a profondément marqué l’histoire du hockey grenoblois.

Attaquant très solide, il s’est fait une réputation de joueur, disons rugueux. Un joueur extrêmement attachant (sauf peut-être pour ses adversaires sur la glace…) qui enflammait souvent les travées de Clemenceau.

Il est resté d’une fidélité exemplaire au maillot grenoblois qu’il a porté de très longues saisons.

Il fut l‘auteur d’événements qui ont fait sa réputation de joueur coriace :

–  lorsqu’il asséna un coup de tête lors d’un match contre les Diavolis de Milan,

– de buteur lorsqu’il marqua un but au grand gardien russe de l’époque KONOVALENKO,

– de coéquipier fiable, d’homme habile et opportuniste lorsque, étant président du club d’Épinal en 1989, il parvint à faire venir de Montréal, Bob Gainey, un des très grands jouer NHL, et enfin il était l’homme charmant, attachant et attaché, fidèle en amitié.

 

EN REMONTANT LE TEMPS

Lorsque Philippe Potin voulait se désengager de l’A.C.B.B., il propose à Pete LALIBERTE de devenir entraîneur à Grenoble, mais en précisant qu’il n’y avait pas du tout de hockey et qu’il faudrait tout construire de zéro.

Comme le G.H.C. n’a pas encore d’équipe senior, Pete LALIBERTÉ décide d’organiser des matches amicaux contre les meilleures équipes européennes. Pour cela, il demande à des joueurs de Chamonix et Villard-de-Lans, pour quelques soirs, de porter le nouveau maillot, bleu, avec « Grenoble » marqué en blanc en travers comme celui des New York Rangers. C’est ainsi que le vendredi 25 octobre 1963 à 21 heures, devant 2 711 spectateurs en folie, la première équipe baptisée Grenoble Alpes affronte les Suisses de Bâle.

Les hommes de Pete LALIBERTÉ ont alors conquis un public et inoculé le virus du hockey à toute une ville., Grenoble, qui depuis ne s’en est toujours pas remise…

De la constitution de ces équipes, un noyau de joueurs s’implantera à Clemenceau et constituera l’ossature des équipes qui suivront. Il y aura Jean-Pierre Fialex, membre de la « Boulogne-Billancourt connexion », 2 jeunes internationaux arrivent en 1963, en provenance de l’A.C.B.B., Jean Claude Sozzi et Jean-Claude Laplassotte,puis c’est au tour de Jimmy Biguet de les rejoindre en 1964. Il a vingt-six ans et arrive de l’U.S. Métro à Paris. Il débuta dans un petit club de la capitale, le Saint-Didier Skating Club, Ils   feront tous leurs carrières à Grenoble, en compagnie de Michel LATOUR.

Un grand changement, intervient pour la saison 1964/65,

Le Grenoble Hockey Club s’engage en championnat de France. Il débute en deuxième série, tout en maintenant les rencontres internationales en parallèle des matchs de championnat jugés trop peu nombreux. En effet le premier objectif de Pete LALIBERTÉ reste la formation. Il veut qu’au plus vite de jeunes Grenoblois jouent pour le GHC

Saison 1966/1967 Michel LATOUR arrive à Grenoble à la fin de son service militaire,

Michel LATOUR a débuté le hockey à Paris, d’abord à l’U.S. Métro, puis ensuite à l’A.C.B.B. (encore un !), avant de venir faire son service militaire à Grenoble au sixième Bataillon de Chasseurs Alpins où il était maître d’hôtel du général !

Debout : Claude Chaffanel, Claude Chabrel, Joël Gauvin, Gérard Aroles, Neil McDermid, Michel Latour, Jean-Pierre Fialex, Christian Robin
Assis :  Roman, Joël Surle, Paul Beaudoing, Jimmy Biguet, Pete Laliberté, Jean-Claude Laplassotte, André « Burt » Vuillermet, Jean-Claude Sozzi

Depuis quelques saisons (grâce à Pete), les liens entre le hockey grenoblois et les bases canadiennes ou américaines en Europe étaient très importants. Rien d’étonnant donc à voir débarquer à Clemenceau en ce 27 janvier, carrément l’équipe des commandos de l’armée canadienne en base à Fort-St-Louis en Allemagne ! les « Van Doos », à forte coloration québécoise. Un match incroyablement spectaculaire et engagé qui fait le plein avec plus de 2 500 spectateurs pour saluer la victoire dauphinoise 5-4.  Michel LATOUR se souvient :

« C’était dur d’avoir sa place dans l’équipe pour ces matches internationaux, il y avait du beau monde et Pete n’acceptait pas la médiocrité ».

Saison 1966/ 1967

     De gauche à droite : Jimmy Biguet, Jean Claude Laplassotte,Roger Chataignier, Michel LATOUR ,Joel Surle,Christian Robin.

 

MICHEL LE BOUT EN TRAIN

Michel aimait plaisanter et jouer des tours à ses coéquipiers. Voici quelques ANECDOTES signées LATOUR:

Un challenge nommé le « coussin d’or », récompensait les joueurs les plus pénalisés, et qui retrouvait-on régulièrement nominés:  Michel LATOUR et Jimmy Biguet.

1966 Autre exemple du style potache, une composition d’équipe un peu fantaisiste lors d’un match dans une base en Allemagne.

« Ces rencontres étaient diffusées sur les radios américaines et canadiennes en Allemagne, se souvient Michel LATOUR. Avant le match, le journaliste venait donc voir Pete pour lui demander la composition de Grenoble et la donner ensuite au speaker. Mais ce soir-là, Pete n’avait pas le temps et me confie donc cette « mission », ce que je fais très consciencieusement, sauf en transformant Laplassotte en La salope… Et mon Jean-Claude qui marque un but. Un but annoncé le plus sérieusement du monde dans toute la patinoire : « Goal for Grenoble, scored by number 14, La salope ! » Il m’a fusillé du regard, ayant tout de suite compris de qui cela venait… Avant que l’on éclate de rire, sous le regard totalement incrédule des joueurs adverses… »

le 10 novembre 1967 , et ce pour la première fois, une équipe grenobloise perd contre les Diavolis de Milan ! Une défaite à Clemenceau 8-5    avec beaucoup de minutes de prison… et une sortie plus que difficile pour les arbitres.  C’est au cours de ce match, que Michel frappa d’un coup de tête un joueur des Diavolis.

Jimmy Biguet, Michel LATOUR lors de ce match

A cette époque, un journaliste sportif du Dauphiné libéré qui contribua grandement à l’essor du hockey à Grenoble, Albert Fontaine, donnait de nombreux qualificatifs. Parmi eux, il avait baptisé la ligne d’attaque constitué par Jean -Claude Laplassotte, Pete Laliberté et Michel LATOUR, LA LIGNE DES 3 L, ce que rappelle dans son mail Norman Goulet, canadien qui faisait partie de ces équipes.

 

MICHEL LE JOUEUR AFFIRME

Plus tard, Pete décida de mettre Michel LATOUR sur la ligne de deux tchèques Paul Lang et Yvan Gurika qui jouaient principalement entre eux, et forcément Michel ne voyait pas un palet. Alors il est allé leur parler et même s’ils ne comprenaient pas le français vu la tête des mauvais jours de    Michel, ils ont compris.  Après ils n’oubliaient de lui faire des passes.

 

MICHEL LE BUTEUR

Au cours d’un match amical qui se déroula à Lyon contre une équipe de l’URSS, il marque un but à Victor KONOVALENKO Considéré comme un monument devant le filet, le GRAND gardien de la fameuse équipe Russe …sur passe de Pete.

 

 

 

 

 

 

Il fut intronisé au Temple de la Renommée de l’IIHF en 2007. Son surnom était « L’ours russe » 

 

Michel LATOUR avec Daniel Robin, accompagné de M. Raymond Espagnac, sénateur, aux 6 jours de GRENOBLE

 

Michel LATOUR nous a quitté le 27 décembre 2022

TEMOIGNAGES

Mes sincères condoléances à la famille et amis de Michel.

Vous voudrez bien m’excuser si je relate de vieux souvenirs avec Michel entre 1969 et 1972 alors que nous jouions ensemble pour l’équipe de Grenoble.

Michel LATOUR à l’aile gauche, l’excellent Pete LALIBERTÉ (joueur entraîneur) au centre et le non moins célèbre Jean-Claude Laplassotte.la ligne des 3 L.

Michel, un boute-en-train, savait animer la chambre des joueurs surtout lors de nos déplacements, très bon patineur, rapide, habile.

Que de bons souvenirs.

Normand Goulet Montréal, Canada

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Les arrivées à Grenoble, ça été : Laplassotte, Sozzi, Fialeix, Biguet, Latour.

Tu sais en 64 j’ai pris un slap à 10m en pleine tête et le premier au-dessus de moi pour voir les dégâts, c’était Michel.

Aussi ça me revient, il arbitrait un match ou moi j’étais, l’entraîneur d’une équipe. Sur une charge entre deux joueurs, Michel prend un coup de crosse d’un joueur de l’autre équipe. Un peu ouvert au front, pas de soins à table de marque. Il vient vers moi, mon kiné le soigne…il se retourne et met 2 minute au joueur adverse.

Jean Claude Sozzi

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Bonjour à vous tous,
Mon plus grand fan vient de nous quitter.
Merci Michel pour tous les mots gentils que tu me disais après les matchs quand je scorais des buts que tu aimais car toi aussi tu aimais marquer des buts et tu étais un vrai scoreur.
Jamais je n’oublierai…
God bless you.
see you may be one day .  

Philippe TREILLE

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Triste nouvelle en cette fin d’année .
J’espère que les derniers jours de sa vie furent apaisés .
Pourriez-vous présenter pour le compte des BDL nos plus sincères condoléances à la famille .
Au plaisir d’une prochaine rencontre.
Bonnes fêtes de fin d’année .
Cordialement

Jacques REBOH

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Vraiment très triste beaucoup de souvenirs quand il était joueur à Grenoble et quand on a joué avec lui en finale pour la montée en 1 Division de son passage à Épinal avec bob Gueney.

Bises à vous

D MARIC

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1965 BASE CANADIENNE DE BADEN-BADEN EN ALLEMAGNE,

PETE LALIBERTÉ, NOTRE ENTRAÎNEUR/JOUEUR, CHARGE MICHEL LATOUR DE DONNER LA COMPOSITION DE L’ÉQUIPE AUX ARBITRES. AU MOMENT DE LA PRÉSENTATION DES JOUEURS QUELLE N’A PAS ÉTÉ MA SURPRISE D’ENTENDRE « NUMBER FORTEEN, ET MON NOM, DEVENU « LA SALOPE !!! « AUTANT VOUS DIRE QUE LES SPECTATEURS FRANÇAIS (BADEN N’EST PAS LOIN DE LA FRONTIÈRE) SE FIRENT UNE JOIE DE M’ENCOURAGER PENDANT TOUT LE MATCH EN M’APPELANT PAR MON NOUVEAU NOM !!!

LAPLASSOTTE

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Je me rappellerai toujours du but qu’il m’a marqué de la tête (contre son camp bien entendu) suite à un tir raté d’un joueur Canadien de l’équipe de CAEN.

C’était en équipe B dans les années 80 je pense

Il s’en est suivi une belle bagarre à la Michel

Serge DIJAN

 

Janvier 2023                                                                                        Rédacteur : Jean- François MAREN